Naître en conscience, Bruno Audousset

Conférence du 4 Novembre 2011



Bruno Audousset, homme sage femme, maïeuticien, qui pratique l'accompagnement global à la naissance, viendra nous parler de la possibilité de vivre une naissance tout en conscience. Dans son exercice quotidien, il souhaite mettre au coeur de sa pratique le couple, la femme et l'accueil du nouveau né. 
La conférence ce passera en deux temps : un premier temps où il expliquera comment il travaille avec les couples, les femmes enceintes et la venue de l'enfant sur Terre, puis dans un deuxième temps il proposera un temps questions / réponses avec les personnes présentes.

Ce que nous avons retenu :

Bruno Audousset nous a raconté son parcours et comment après 4 ans de formation de sage-femme, de nombreuses rencontres, il a été conforté dans l'idée d'avoir trouvé la voie qui lui permet de travailler en prenant en compte le corps dans sa globalité : l'aspect physique mais aussi mental.

Après ses études, il a vécu 3 mois intenses en Afrique durant lesquels il a été confronté à la mort aussi bien qu'à la naissance, intimement liées dans ces pays-là.
La grossesse et l'accouchement en Afrique et en occident sont 2 choses différentes tellement elles sont abordées avec des points de vues distincts, l'un très médicalisé et l'autre plus spirituel, dépourvu d'assistance technique. Il s'est enrichi de ses rencontres avec de vieilles femmes qui lui ont appris à écouter son ressenti, à développer son 6ème sens, à observer les positions des femmes, leur respiration pour palier à l'absence de matériel médical. Ces expériences lui ont confirmé l'idée que la gestion des émotions permet de mieux gérer la grossesse et l'accouchement, que le mental et le corps sont intimement liés.

Bruno Audousset a mis au point un programme d'accompagnement à la grossesse apportant autonomie et confiance en soi à la future maman pour l'aider avant, pendant et après l'accouchement. Tout au long de cette « mini formation, il aborde différents sujets intimements liées à la grossesse et à la vie de la femme enceinte. Le travail de « sage-femme » n'est pas fait que de gestes techniques. Il souligne l'importance pour lui que la femme comprenne ce qui va se passer en elle au cours de la grossesse et de l'accouchement et cela ne va pas sans un minimum de connaissances du corps et de la physiologie humaine.
Au moment du travail, ces connaissances permettent de comprendre et de mieux lâcher, de repousser le seuil de la douleur lié à l'appréhension d'avoir mal. « Ouvrir l'esprit pour ouvrir le corps et « lâcher » le bébé ».
Il collabore avec une infirmière naturopathe qui explique aux familles l'importance de l'hygiène de vie, du rôle de l'alimentation (de ses bienfaits et de ses toxines) sur la tonicité des muscles et particulièrement sur le périnée.

Bruno Audousset est convaincu que le foetus in-utéro capte des informations qui peuvent d'une certaine manière conditionner sa vie d'adulte. Il s'attache donc à aider la famille d'une façon globale afin que l'enfant naisse le plus « blanc » possible, au sens de « libre de tout poids préexistants ».
Dans ce but, il prend le temps d'écouter l'histoire de chaque maman. Celles-ci doivent pouvoir exprimer ce qu'elles vivent dans leur corps, mettre des mots sur les émotions qui les assaillent, les peurs, doutes et appréhensions. Elles doivent savoir s'observer pour prendre conscience de ce qui est bon pour elles, être en lien avec elles-mêmes afin d'être actrices de leur accouchement et ne pas générer de blocages à ce moment là. La notion de lâcher prise est donc expliquée car elle est primordiale pendant le travail. Pour aider les femmes à trouver la tranquillité, à se poser à l'intérieur de soi, différentes techniques de relaxation, de visualisation, de respiration et de chants sont abordées. Libre à elles de les pratiquer. « Quand une femme s'autorise à chanter, le bébé arrive plus vite ».

Le futur papa est bien entendu impliqué. Il apprend des techniques de massages, les positions de méridiens de médecine chinoise mais il est également écouté et renseigné car il faut que le papa soit lui aussi serein le jour J.

Un lien très fort se met en place au fur et à mesure des rencontres. Il se crée une sorte de contrat moral entre le professionnel et les futurs parents. Parfois, des remises en question sont nécessaires et elles ne peuvent se faire que dans un climat de confiance. Il n'y a pas de place pour les non-dits et les retenues entre les familles et le professionnel.
 Etre sage-femme maïeuticien* selon Bruno Audousset, c'est essayer de mettre en pratique les réponses à cette question :


« et si c'était à refaire,
si tu naissais aujourd'hui avec ta conscience d'adulte :
Imagine,
comment aimerais-tu renaitre ? »


*sage-femme maïeuticien : maïeuticien signifie accoucheur et masculinise le terme féminin de sage-femme.

Soizic THOMAS pour REFLET

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